Une ville sous influence
| Pour cet exercice proposé par darkia, le principe est d'utiliser un minimum de 10 mots (idéalement tous) parmi les 15 suivants, pour rédiger un texte. Atypique, dommage, mort, pieu, sang, simple, mains, sentiments, recherche, attente, liqueur, corsage, assaillir, clan et pathétique |
Le Capitaine Moricio n’en revenait pas, il en a pourtant vu des crimes en 20 ans de carrière mais celui là est atypique. Malgré l’atrocité de cette mort, il ne put s’empêcher d’être assailli par une bouffée de nostalgie, dommage que son ancien collègue Falbatori ne soit plus là, lui qui aimait tant les affaires peu ordinaires auraient été indéniablement captivé par cette histoire. 15 ans de travail en commun, ça tisse de sacrés liens entre deux hommes.
Les guerres de gang sont peu communes dans cette partie du pays, ici la vie est plutôt tranquille en temps normal. D’habitude la population recherche le calme, les hommes apprécient leur liqueur d’après repas, les femmes attendent les soldes pour s’offrir le corsage de leur rêve, rien de bien exaltant en somme.
Cependant depuis quelques mois, le clan des Donatio a fait son apparition dans les rues, pillant les commerces, faisant chanter les notables et torturant et tuant les récalcitrants. Jamais le sang n’avait autant coulé dans la ville, même pendant les guerres que l’Histoire a connues.
Moricio se sermonna, il se trouvait pathétique à regarder le passé avec autant d’envie. La vieillesse sûrement…dans 2 ans la retraite, encore 2 ans, mais il n'a plus la fougue de ses 20 ans, ni le coeur a supporté toutes ses horreurs.
Le Capitaine se concentra à nouveau sur la scène de crime qu’il avait devant lui et surtout sur la victime, Anita Carvailho, 45 ans, héritière de la Compagnie « Salt and Paper », industrie d’import-export. Les membres du Clan Donatio utilisaient les camions de la Compagnie pour se livrer à leurs petits trafics, Anita l’avait découvert et était venue au Commissariat pour signaler l’affaire. Ils avaient organisé des planques, près des entrepôts et l’attente n’avait pas été longue avant de repérer les diverses allées et venues suspectes. Une descente de police a été organisée et une partie du clan a été mise sous les verrous, mais le cerveau de la bande a eut tôt fait de se trouver de nouveaux sous fifres pour effectuer les basses besognes.
Aldo Donatio, le chef de clan a eu vent de la délation d’Anita et a envoyé ses sbires lui régler son compte de la manière la plus barbare qui soit de manière a servir d’avertissements à d’éventuels autres traîtres.
Le message est très clair en effet. Anita est dans le plus simple appareil, les mains clouées tel le Christ sur sa croix sur la porte d’entrée du Siège Social de sa Compagnie, un pieu planté de part en part du crâne et tatoué au fer rouge sur le torse: « meilleurs sentiments à tous les traîtres ».
Le Capitaine Moricio est écœuré par tant de violence, il sait que jamais il ne viendra à bout de ce clan. Il va passer le relais, il va demander à rester dans les bureaux. La cruauté ça n’est plus pour lui.